Méga carrière de Bois-Blanc, le Préfet dit oui.
- Ecosocialmag
- 6 déc. 2018
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Dernière mise à jour : 7 déc. 2018
Par arrêté préfectoral en date du mercredi 5 décembre 2018, le Préfet de Région Amaury de Saint Quentin officialise la mise en compatibilité du plan local d'urbanisme de Saint-Leu avec le projet qualifié d'intérêt général d'ouverture et d'exploitation de la carrière au lieu dit "Ravine du Trou" à Saint-Leu.
Le glas avait déjà sonné le 9 novembre dernier avec un avis favorable émis par la CNDPS (Commission Départementale de la Nature des Sites et des Paysages). Coup de tonnerre en mairie ou dans la lignée de Thierry ROBERT (nous venons d'apprendre son abandon de la vie politique), Bruno DOMEN son successeur s'était fermement opposé à cet avis le qualifiant de "véritable passage en force des services de l'Etat aux seuls profits des multinationales".

Une vive réaction du collectif Touch Pas Nout Roche est à prévoir. Après 3 chaines humaines (de plus de 4000 personnes à chaque fois) en réaction à 3 enquêtes publiques ou la population des Avirons, de l'Etang-Salé, de Saint-Leu et d'ailleurs avait fermement signifié son refus de voir s'installer dans leur voisinage cette méga-carrière (le périmètre concerné est de plus de 30 hectares). Ceci en raison des risques avérés dûs à la dispersion des poussières et des roches nuisibles aux personnes âgées, aux enfants notamment en bas âge et aux personnes souffrant de problèmes respiratoires, des risques hydrologiques de pollution sur la nappe phréatique, des sols et de l'océan tout proche et des risques liés aux tirs de mines (des habitations et une école se trouvent à moins de 700 mètres de la carrière). A noter également, la dégradation d'un espace naturel exceptionnel, avec son "souffleur", des criques magnifiques, de nombreuses espèces animales et végétales rares, c'est aussi un haut-lieu d'observation des baleines durant la saison de leur migration.

S'agit-il de relancer au plus vite l'économie de l'île durement impactée par l'épisode Gilets Jaunes ? Peut-être bien... Mais c'est peut-être aussi le début d'une nouvelle série de secousses pour La Réunion. D'un côté, beaucoup s'accordent à dire que la carrière n'est pas indispensable et que les roches peuvent être prises ailleurs dans l'île. En face, c'est sans compter l'entêtement de la SCPR, filiale du Groupe Colas elle-même filiale de Bouygues à exploiter exclusivement cette carrière (la sienne) qui tombe à point nommé pour compléter son besoin de 2,3 millions de m3 de d'enrochement.

Question entêtement, le Préfet de Région n'en est pas à son coup d'essai. A la tête dorénavant d'une armée de C.R.S., il a su récemment faire montre d'une telle détermination qu'une ministre en personne a dû venir calmer le jeu et ramener le calme. Mais là, c'est le cas de le dire, il rallume la mèche !
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